Beaucoup de couples installés traversent un moment où la tendresse reste, mais le désir semble s’être éteint.
On s’aime, on partage le quotidien, on se comprend souvent sans parler… mais le corps, lui, ne suit plus.
Ce constat, fréquent en sexothérapie, ne signe pas la fin du couple — il révèle simplement un déséquilibre entre l’attachement affectif et l’élan sexuel.
Il arrive qu’après plusieurs années de vie commune, les gestes du quotidien remplacent les gestes du désir. Le lien émotionnel reste fort, mais l’énergie érotique, elle, s’estompe. Ce phénomène est naturel, mais il devient problématique lorsqu’il génère frustration, doute, culpabilité ou distance.
Le désir n’est pas constant : il évolue avec la vie, les responsabilités, les cycles hormonaux et les émotions.
Dans un couple installé, plusieurs facteurs se croisent :
Les journées s’enchaînent, les enfants grandissent, le travail prend de la place.
Le couple devient une équipe logistique plus qu’un duo amoureux.
L’érotisme, lui, demande du temps, de la disponibilité mentale et émotionnelle — ce que la charge du quotidien épuise.
Exemple réel (anonymisé)
Claire et Thomas, en couple depuis 14 ans, viennent consulter car ils n’ont plus eu de rapport depuis presque deux ans.
Ils s’aiment profondément, rient ensemble, mais ne se touchent plus.
Claire dit : « Je suis fatiguée. Même quand j’ai envie d’être proche, je n’ai plus d’énergie. »
En réalité, elle porte la charge mentale du foyer, laissant peu d’espace intérieur pour le désir.
L’amour sécurise, le désir excite.
Mais plus le lien devient fusionnel, plus le mystère se dissout.
Or, le désir a besoin d’altérité, de surprise, de manque.
Quand tout est connu, rassurant, prévisible, le cerveau ne perçoit plus de stimulation érotique.
Avec le temps, le corps change. Certaines femmes se sentent moins désirables, certains hommes doutent de leurs performances.
La pudeur, la gêne ou la honte peuvent s’installer.
Et quand on n’aime plus vraiment son propre corps, il devient difficile de le mettre en jeu dans la rencontre sexuelle.
Parfois, derrière la baisse du désir se cachent des blessures émotionnelles : rancunes, non-dits, conflits évités.
Ces tensions inconscientes empêchent le corps de se détendre, d’avoir confiance, de s’abandonner.
Le corps garde tout en mémoire, même ce qu’on n’ose plus dire.
La perte de désir n’est pas anodine.
À court terme, elle génère de la frustration, de la culpabilité, du sentiment de rejet.
À long terme, elle peut créer une distance émotionnelle, voire un désengagement progressif du couple.
Certains finissent par éviter tout contact pour ne pas “donner de faux espoirs”, d’autres se réfugient dans le travail, les enfants ou la solitude émotionnelle.
Exemple réel (anonymisé)
Nathalie et Julien, 52 et 54 ans, vivent ensemble depuis 25 ans.
Nathalie ne ressent plus de désir, mais continue à avoir des rapports “par habitude”.
« C’est pour ne pas le blesser », dit-elle.
Au fil du temps, cette fausse intimité devient un poids, et Julien finit par se sentir rejeté malgré tout.
En thérapie, ils découvrent que leur sexualité n’avait plus de place émotionnelle : tout tournait autour du devoir, jamais du plaisir partagé.
Le désir ne renaît pas dans la contrainte ou la volonté.
Il réapparaît quand on retrouve un espace pour soi, un lien vivant à son propre corps.
Reprendre du temps personnel, redécouvrir ses envies, renouer avec sa sensualité en dehors de la sexualité.
Faire du bien à soi, avant de chercher à faire plaisir à l’autre.
Le désir s’alimente de curiosité.
Changer les routines, oser de nouvelles expériences, surprendre, se redécouvrir autrement : autant d’éléments qui stimulent le cerveau érotique.
Cela ne veut pas dire tout bouleverser, mais réintroduire du jeu, de l’humour, de la complicité dans la relation.
Aborder la sexualité n’est pas simple, surtout après des années de silence.
Mais le silence entretient la distance.
Mettre des mots sur ce que chacun vit permet de sortir du reproche pour entrer dans la compréhension.
Parfois, simplement dire : « Je ne sais pas ce qui se passe, mais j’aimerais qu’on en parle » suffit à rouvrir une porte.
La sexothérapie offre un espace neutre, bienveillant et sécurisé pour parler de ce sujet sans jugement.
Elle permet d’explorer les causes profondes — physiques, émotionnelles ou relationnelles — et de reconstruire un lien intime plus conscient.
C’est souvent là que renaît la connexion : quand chacun se sent entendu et compris.
Les blocages inconscients liés à la peur du rejet, à la culpabilité ou à la routine.
Le rapport au corps, à la sensualité, à la féminité ou à la virilité.
Les attentes implicites dans le couple : l’un veut être désiré, l’autre veut être aimé — et chacun se sent incompris.
La communication intime : comment se dire les choses sans se juger.
La reconstruction d’une sexualité épanouie, libre et adaptée à ce que le couple est aujourd’hui.
Cas concret (anonymisé)
En consultation, Marc et Aline, 48 et 50 ans, découvrent qu’ils confondent “désir” et “fréquence”.
Aline dit : “J’ai l’impression que si je n’ai pas envie, c’est que je ne l’aime plus.”
En travaillant sur la nuance entre désir spontané et désir réactif, ils comprennent que le désir ne disparaît pas : il change de forme.
Quelques semaines plus tard, ils réapprennent à se toucher, sans attente de performance. Le plaisir revient naturellement.
Accepter que le désir fluctue : il n’y a pas de norme.
Ne pas se forcer : la sexualité contrainte abîme la confiance et l’intimité.
Parler sans accuser : “je ressens…” vaut mieux que “tu ne veux jamais…”.
Prendre soin du corps : le mouvement, le toucher, la respiration favorisent la connexion.
Réintroduire la sensualité : massages, regards, gestes tendres — sans viser le rapport sexuel.
Créer de la nouveauté : un voyage, une soirée différente, un espace pour redécouvrir l’autre.
Perdre le désir ne signifie pas cesser d’aimer.
Cela signifie que la relation a besoin d’un nouvel équilibre.
Le couple n’est pas un état figé, mais un organisme vivant, qui demande du soin, de la curiosité et de la présence.
Le désir ne se commande pas, mais il se cultive.
Et parfois, un accompagnement permet simplement de remettre de la lumière là où le quotidien avait mis de l’ombre.
Si vous vous reconnaissez dans ces situations — si vous aimez votre partenaire mais ne ressentez plus l’élan du désir —, il est possible d’y remédier.
Un accompagnement thérapeutique peut vous aider à comprendre ce qui bloque et à retrouver une intimité épanouie, sans culpabilité.
Prenez rendez-vous dès aujourd’hui pour commencer ce travail en douceur.